L'éducation et la créativité

 
 
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L’éducation et la créativité.

Par Laure W’ene, Slam Artist, auteure et compositrice. // Entourage photo serie de MNKF CREATIVES.

L'ÉCOLE CRÉATIVE 

La créativité étant une poésie ouverte, un art de liberté permettant à accéder à une diversité de monde à la fois, laissant l'impression de voyager et faire voyager dans mille et unes histoires différentes les unes des autres ; elle révèle et revêt la beauté de l'âme. Une mine de productivité, elle est la pièce motrice pour toute éducation.

L'éducation est  le pilier de tout développement personnel, communautaire voire Étatique. Elle améliore les conditions de l'enfant à l'adulte. Elle est aussi source d'indépendance et de liberté.

Laure W’ene dans la galerie de l’Académie Kivu Arts. Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

Laure W’ene dans la galerie de l’Académie Kivu Arts. Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

Une éducation à sens créatif produit une société libre,  innovatrice et non conformiste.

Dans notre communauté congolaise, la culture veut qu'un enfant soit nécessairement une copie d'un modèle typique d'adulte; ce qui ne lui laisse pas libre cours au potentiel créatif qui repose en lui.

C'est ainsi que nous avons des jeunes dépourvus de sens d'innovation, bombés des théories-types qui ne leur offre opportunité de voir la vie d'un œil productif et créatif. Cette jeunesse se contente des cachots dorés plutôt que rechercher leur liberté.

L'ECOLE POUR LA DISCIPLINE

Notre communauté a souvent pensé que l'éducation n'est reçue que dans les écoles, les collèges, les universités, etc. Loin de là, elle n’y est exclusive, chaque endroit nous est un enseignant. Nous allons à l'université plus pour les règles de conduite, la persistance dans nos choix, l’endurance et le sens du devoir que pour l'éducation.

Laure W’ene et Justin Kasereka dans la galerie de l’Académie Kivu Arts. Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

Laure W’ene et Justin Kasereka dans la galerie de l’Académie Kivu Arts. Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

Tout homme se veut stable, épanoui et surtout concentré dans chaque domaine de sa vie pour qu'il  puisse exceller paisiblement. Cependant, se sentir éparpillé et ne pas avoir contrôle sur soi sont des sentiments qui affectent sa productivité. Pour une vie équilibrée, libre  et pleine de succès, seule la discipline nous permettra d'atteindre les divers objectifs de la vie. Les écoles et universités sont des endroits qui nous permettent de cultiver le sens de la discipline et d'expérimenter la notion du temps qui nous conduisent à l'émergence.

LA BELLE ÉCRITURE ET LA BELLE PERSONNE

C'est en septembre 2017 que naît le slam à Goma. Il est porté par un groupe des jeunes poètes et poétesses appelé GOMA SLAM SESSION. Poésie rythmée, une passion libre, le slam une discipline qui affirme progressivement sa place dans le public de la communauté Gomatracienne.

Pour l'éveil de l’âme; comme le chant par la quête de l'harmonie des accords, le dessin dans l’infinité des messages derrière chaque trace de crayons, la photo, le slam est un art qui forge l'intellect de celui qui en fait sa préoccupation. Un style de vie promettant, donnant des brèches aux avenirs glorieux. « L’écriture, toute écriture reste une audace, un courage et représente un grand travail. » comme le dit Michele Mailhot.

Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

C'est dans les étincelles d'idées qui fredonnent l'esprit du slameur que le slam tire origine. De l'idée à la pensée, de la pensée à un message. Arrosé par la recherche des mots justes et la réflexion, le message est écrit en vers, en paragraphe, en texte. Le slam est d'abord l'art de réflexion avant l'écriture, l’écriture avant la parole libérée. Une responsabilité car il s'agit d'étaler subjectivement ou objectivement ses perceptions, ses jugements nécessitant une grande méticulosité.

Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

Entourage serie // credit: MNKF CREATIVES

Autant une fleur a besoin d'eau, de temps et du soleil pour éclore autant le slam a besoin de sensibilité et d'attention pour être porté et assumé. Conscient de cette vérité, le slameur s’adonne à un apprentissage continuel et profond avant de prendre sa plume et de parler du monde. 

On dit souvent que notre écriture, de fond ou de forme, reflète notre structure intérieure. Le slam m'a forgé par le goût de L'écriture, la lecture, la recherche et l'observation des moindres détails du quotidien. Il m'a permis de m'ouvrir aux autres et à être réceptive.  Je travaille à la beauté de ma personne car je dirai mieux La belle plume fait la belle personne.

Le slam rend beau.

UNE PASSION LIBRE, MIROIR DU SLAMEUR.

Les slameurs sont ceux qui reçoivent généralement des idées prédéfinies. C'est à eux de donner forme, créer un canal à cette vague d'idées pour ensuite les partager au public et en générer une interaction.

Musika na Kipaji, Edition 2. credit: SMS Success

Musika na Kipaji, Edition 2. credit: SMS Success

Une passion libre car elle laisse à chacun la voix d'exprimer sa créativité par sa manière à enchaîner ses idées, formuler ses paragraphes, incarner ses textes et chuter avec sa conclusion. Le slam est une école à part entière qui permet à chacun de dégager son sens ingénieux et de l'assumer.

Laure W’ene dans la galerie de l’Académie Kivu Arts. Entourage serie // MNKF CREATIVES

Laure W’ene dans la galerie de l’Académie Kivu Arts. Entourage serie // MNKF CREATIVES

Il est le miroir de celui qui pose son attention sur lui, laissant voir son évolution dans sa manière d'écrire, de réfléchir, dans ses attitudes scéniques, ses prestations. Ce qui acquiesce au slameur de percevoir ses failles, ses points forts, ses hésitations, ses réussites. 

Cette manière libre d’éduquer est celle qu'il faut à chaque individu, slameur et non slameur, grands et petits, filles et garçons pour une continuité certaine d'épanouissement. M’appuyant sur Nicolas Fargues, l'écriture est le seul espace de liberté.


 

#ARTOFHOPE19: La rencontre des cultures, des rêves et d’espoir.

Amoureux de l’Art, de la musique et d’Afrique, trois organisations se mettent ensemble pour partager leur énergie positive avec le monde. Kaori Fujii, célèbre flutiste japonaise vivant entre New York, Tokyo et Kinshasa, fondatrice de Music Beyond, Inc, une organisation non gouvernementale qui exploite la puissance universelle de la musique pour apporter dignité, inspiration et espoir. Actuellement, en République démocratique du Congo, l’organisation concentre ses programmes sur la formation des enseignants de musique et l’autonomisation des femmes. 

After a year of screenings at special events we are excited to announce that our short film is finally available to the public! Music Beyond is currently fundraising to bring three of these incredible women to New York City for a very special performance this September!

Yvon Edoumou, Ivoirien, collectionneur d’œuvres d’arts et fondateur de Malabo Arts & Culture une organisation basée à Kinshasa. Active dans la promotion de l’art et la culture. Cette organisation croit en la force et aux bienfaits de l’art au sein des communautés et des nations. Elle a organisé KONGO MOKO, une exposition qui fait le pont entre les artistes peintres de Kinshasa, Brazzaville et Côte D’Ivoire. Depuis 2013, elle soutient des artistes-peintres afin de leur permettre de vivre de leur art et promouvoir une image positive des artistes congolais et africains. 

Michael Kalamo, entrepreneur social, producteur et photographe congolais basé à Goma. Il est le fondateur de MNKF CREATIVES, une agence créative qui a pour mission de changer le narrative sur l’Afrique en véhiculant une image positive du Congo; et Uhuru Knowledge Center, une organisation communautaire basée à Saké dans le Masisi qui se présente comme un centre pour l’éducation civique. La mission de cette dernière étant de renforcer les communautés en leur dotant de l’éducation adéquate à travers la formation & l’information dans les écoles et le renforcement des capacités internes des groupes associatifs locaux œuvrant dans différents domaines. 

La rencontre des cultures. 

Congolais, Ivoirien, Japonaise ; une diversité des Nations qui se rencontre sur un point commun : l’art et la culture. Convaincus que l’art et la culture ont toujours été le seuil de croisement des personnes des divers horizons, sans discriminations ni machination. Convaincus que l’art est l’un des rares estrades où l’autre n’est pas l’enfer mais une nouvelle terre à explorer, à découvrir. Ils se sont basés sur sa liberté pour occasionner la rencontre des cultures et l’union des peuples. 

De l’extrême orient en Afrique de l’ouest en passant l’Est du grand CONGO pour se réunir à Kinshasa la Belle ; ces amoureux de l’art se sont réunis pour partager les expériences et créé un rendez-vous qui unit et célèbre la diversité culturelle du Congo. 

Ce rêve partagé depuis près de deux ans, a évolué vers un projet qui se réalisera ce 29 Novembre 2019 à 19H 00 au Halle de La Gombe à l’Institut Français de Kinshasa. Un panache d’artistes venu de Goma et de Kinshasa seront présent pour cette rencontre, notamment :

  • Peter Komondoua, artiste Spoken words dont le style mêle modernité́ et rythmes traditionnels. Il a à son actif un premier album « Étiké », et a participé́ à de nombreux spectacles à Kinshasa et Brazzaville.

  • Jeanne D’arc Munyabanga, jeune artiste slameuse qui a commencé son parcours comme comédienne, animatrice et parolière. Très vite elle se penche au slam, et se fait distinguer par son attitude sur scène et sa plume facile remplie d’émotions et de motivations personnelle. Elle est la fondatrice de l’Institut d’art oratoire qui abrite et forme les autres jeunes dans l’art oratoire, la poésie et le théâtre à Goma. Jeanne d’Arc, franc parlé ambitieuse, jeune et audacieuse, elle est l’image de la nouvelle femme congolaise que nous voudrons à la tête des créations personnelles telle que le veut le futur de ce grand pays.

  • Mbela Mambueni est un jeune artiste congolais basé à Kinshasa. Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, son style reflète une ode à la lutte positive dans laquelle des millions de Congolais sont engagés chaque jour. A travers l’acrylique, ses peintures font écho à la joie, espoir, énergie qui sont tant vitaux à la RDC.

Enfin vient la Romance de l’Orchestre symphonique Kimbaguiste, Premier ensemble de femmes musiciennes fondé au sein de l’Orchestre symphonique de Kinshasa en 2016. Ce groupe musical accorde aux femmes congolaises un espace pour s’exprimer et se découvrir à travers la musique, offrant ainsi une lueur d’espoir pour d’autres femmes congolaises. Il est créé et soutenu par Music Beyond. 


La femme au centre de l’espoir

Pris pour thème « Espoir », Elikya en lingala, Hope en anglais, Matumaini en swahili et 希望 [Kibō] en japonais, #Artofhope19 veut pouvoir véhiculer un message d’espoir. Dans un pays aussi vaste que le Congo, il serait passé à côté de parler de l’espoir, l’art, la culture et le développement sans parler de la femme.

Music Beyond, pour atteindre ses objectifs travaille avec la Romance de l’OSK qui réunit 13 femmes travailleuses, ambitieuses, passionnées et amoureuses de la musique. Battantes et créatives, ces femmes se veulent pouvoir véhiculer un message d’espoir en étant l’image d’un Congo fort, résilient et travailleur. 

Trois de ses membres ont été présente en septembre 2019 à New York pour la célébration de 5 ans de Music Beyond ; aux côtés de Noëlla Coursaris Munsaka honoré par le prix Music Beyond Award pour son action pour l'autonomisation des filles et le développement communautaire au Congo, ainsi que sensibiliser le monde. 

" A Look into Music Beyond Fifth Anniversary Gala " On Sunday, September 22, 2019, we were honored to have many of our Music Beyond family join us at our Fifth Anniversary Gala in NYC. It was a heartwarming and glamorous evening honoring the Democratic Republic of Congo.

#ArtofHope19 ambitionne être un événement annuel, mobile et mixte qui fera renaître une flamme d’espoir dans le cœur de plus d’un congolais. L’événement est gratuit mais il faut reserver sa place ici.

Cet événement fait partie des campagnes #orangerlemonde #generationegalite d’ONU Femmes & #iLoveCongo de Mohombi.

MNKF CREATIVES,

La Redaction.

Retour en image sur la phase éliminatoire de la troisième édition du Goma Dance Festival.

Au mois de mai, les gomatraciens vont une fois de plus vivre au rythme de Goma Dance Festival. Cette grande rencontre des professionnels et amateurs de la danse se veut avant tout être un moyen de soutien, d’encadrement et de formation pour les jeunes.

Juges, danseurs en compétitions et animateur face à une décision du Jury.

Juges, danseurs en compétitions et animateur face à une décision du Jury.

Créer en 2017 par Faraja Batumike de Rhina Dance Project, Goma Dense Festival est désormais un rendez-vous annuel de danse urbaine, contemporaine et traditionnelle. Réunissant tous les danseurs de la ville et certains de la région, GDF se compose essentiellement de danseurs professionnels qui sont membres du jury tandis qu’anciens nouveaux danseurs participent à la compétition.  

Cette 3e édition de GDF est une opportunité pour les artistes congolais et ceux de la région des grands lacs. Un moment de partager et d’échanger dans le but de contribuer à la cohabitation pacifique dans cette région constamment en proie à un contexte sécuritaire déliquescent.  

Workshop, ateliers et compétitions, GDF se veut être un festival à dimension internationale. 

Sculpture de Percy Numbi à l’Institut Français de Goma, partenaire du festival.

Sculpture de Percy Numbi à l’Institut Français de Goma, partenaire du festival.

Faraja Batumike a répondu à nos questions : 

FB : Il y a une dizaine d’années que j’ai embrassé le monde de la danse.  J’ai beaucoup appris par la souffrance et le manque de soutiens ou promotion de ma nature de danseur dans mon environnement. 

Parlant de ces jeunes talentueux qui, en grandissant ont abandonné par manque de promotion, d’espace d’expression ou moyen de franchir une carrière professionnelle. Ils ont majoritairement entre 7 et 25 ans. Talentueux, passionné, abandonné à leur propre sort ne bénéficiant d’aucune assistance. Victime de cette tragédie, j’ai toujours rêvé apporter un changement afin d’initier le respect et le goût de soutenir la danse et la culture Hip-hop. Mais également de renforcer les capacités des danseurs de la ville de Goma. C’est dans le but de poursuivre mon combat que j’ai pensé créer GOMA DANCE FESTIVAL (GDF) qui fête cette année ses trois ans d’anniversaire. Ce sont aussi trois ans de passion, trois ans de peines, trois ans de sacrifices, de manque de sommeil, de réussites, des moments inoubliables pour l’organisation qui fut un rêve hier, une réalité aujourd’hui. 

Quand j’ai écrit ce projet, la mission principale était de faire évoluer la danse à Goma, en RD Congo et dans région de grands-lacs. Dans mes rêves je pensais l’étendre sur toute l’Afrique. Pourquoi pas toute la planète ? Voilà qu’une partie est faite, DIEU merci !

Faraja Batumike devant le podium au début du spectacle.

Faraja Batumike devant le podium au début du spectacle.

MNKF : Quelles sont tes attentes à cette 3ème édition ? Qu’est ce qui s’est amélioré depuis ces trois années dans ton monde de BBOY à Goma ?

FB: J’aimerai que ce soit une meilleure édition, que la danse de Goma soit encore connue partout dans le monde grâce à la présence de différents invités qui viendront des différents pays du monde dont la France, japon, Allemagne, Uganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie, Kenya. Que le monde parle de la ville de Goma positivement grâce à la danse.  

MNKF : Parles-nous de la venue de Lilou, champion de Monde de Break Danse et votre partenariat.  

FB : Depuis sa première édition Lilou est le parrain du festival. Il est venu à la 2e édition, et a décidé de revenir à Goma. Cette année grâce à l'institut français nous avions préparé une tournée à Kishansa, Kisangani et Goma. Le double champion du monde de break dance a malheureusement annulé la tournée à cause des problèmes de santé de dernière minute. Il ne pourra plus venir. Nous serons avec SATOKA OE une danseuse japonaise qui fait aussi du Afro-house. 

Lilou à Goma.

official flyer 2019

MNKF : Tu as été invité en Europe, invitations personnels ou lié à ton profil de Danseur ? 

FB : J'ai été en Europe deux fois j'ai fait AMSTERDAM- BRUXELLES- PARIS pour participer dans de festival compétition et workshops. En 2018 J'ai fait PARIS Pour une résidence artistique au centre 104 de Paris pour création de mon spectacle solo (LA CAGE) et donner des workshops au Ground Control. Aussi. Pour participer à des cours de danses au SERIAL STEPPERZ SCHOOL. En CROATIE, pour donner des cours de danses à l'école SCHOOL OF STREET STYLES (SOSS). 

Cette année, le festival se tiendra du 29 au 5 Mai 2019. Les workshops sont en cours à l’Institut Français de Goma.